Missak Manouchian chef des fusillés de « l’Affiche Rouge » va entrer au Panthéon : l’hommage de la JAF

L'année 2024 sera marquée par un événement majeur pour le mouvement jafiste. La décision a été officialisée par l’Elysée. Missak Manouchian, héros de la Résistance, fusillé en 1944 avec ses frères d'arme par les nazis, premier résistant étranger, fera son entrée au Panthéon le 21 février 2024. Il sera accompagné de sa femme et camarade de lutte, Mélinée. 

Dates à retenir

Programme des événements

Présentation – dédicace

"MANOUCHIAN"

Jeudi 18 janvier à 19h

Centre Culturel de la JAF

47 Avenue de Toulon, 13006 Marseille

 

 

 

Ce livre-témoignage de l'épouse et camarade de lutte de Missak, Mélinée Manouchian, est irremplaçable. Il est suivi ici des documents, certains inédits, qui éclairent d'un jour nouveau la personnalité de cette grande figure de la Résistance, également poète et passioné d'art et de musique. 

 

En présence de Katia Guiragossian, petite nièce de Mélinée et Missak Manouchian, et Houri Varjabedian des Editions Parenthèses.

 

Réédition du livre de Mélinée Manouchian 

Panthéonisation de Missak et Méliné Manouchian

La cérémonie se tiendra le 21 février 2024

 

Commémoration du 80e anniversaire 

de l'exécution du groupe Manouchian 

Samedi 24 février 

         Square Manouchian

 

11h00 – Cérémonie officielle  au Square Manouchian

(Bd Charles Livon, 13007 Marseille)

 

      Centre Culturel de la JAF

 

19h30 – Exposition "Missak Manouchian par les élèves de l'Ecole des Beaux-Arts de la JAF"

 

20h30 – Concert de la chorale Azad et celle des enfants – Programme de chants patriotiques

 

 

 Rencontre – dédicace Vendredi 8 Mars 

 

"Missak, Mélinée et le groupe Manouchian : les fusillés de l'affiche rouge"

 

de Thomas Tcherkezian

 

Edition Dupuis 

 

SendinBlue

 

L'Affiche rouge est une chanson et un poème de Louis Aragon1 chanté en 1961 d'abord par Monique Morelli, et ensuite par Léo Ferré compositeur du titre2.(disque Barclay)

Ce poème raconte l'histoire du « Groupe Manouchian » ; il s'inspire du livre Pages de gloire des 23 constitué de nombreuses illustrations et informations exclusives, paru en février 1951, première publication rappelant l'action des combattants des FTP-MOIrésistants parisiens fusillés le 21 février 19443, dont le tiers était polonais. Leur chef de file était l'Arménien Missak Manouchian, d'où leur nom de "Groupe Manouchian". Le poème est extrait du recueil Le Roman inachevé d'Aragon, paru en 1956 ; il n'est a imaginer l'aura des jours de victoire ; Léo Ferré en fit une chanson devenue immortelle.

Contexte

Quelques jours après la publication en 1951 du livre "Pages de gloire des 23", le conseil municipal de Paris débat le 4 d'une proposition, pour qu'une rue de Paris reçoive le nom de « Groupe Manouchian ». Un comité de soutien à la proposition réunit les conseillers municipaux du XXe arrondissement Albert Ouzoulias, ex soldat de Michel Manouchian, et Madeleine Marxin, rejoint par le FTP MOI de ToulouseClaude Lévy. Mais sans succès.

Deux ans après, Claude Lévy, devenu un collaborateur du célèbre biologiste Frédéric Joliot-Curie, rédige en 1953 avec son frère aîné, l'éditeur d'art Raymond Lévy qui était dans la même 35e brigade FTP, dix nouvelles reprenant des épisodes authentiques de la Résistance5. La première raconte l'histoire de Michel Manouchian et son groupe. Communistes, les deux frères rejettent les offres de différents éditeurs pour s'adresser à Louis Aragon, directeur des Éditeurs français réunis mais il leur répond : « On ne peut pas laisser croire que la Résistance française a été faite comme ça, par autant d'étrangers. Il faut franciser un peu6 ». Aragon avait en août 1951 préfacé la réédition d'un livre de lettres de fusillés, déjà paru en 1946, mais prenant la décision d'expurger celles des combattants FTP MOI.

Genèse du poème

Finalement, le 7, la mairie de Paris vote la réunion des impasses Fleury et du Progrès, dans le XXe, en une unique rue du Groupe-ManouchianLouis Aragon est invité à l'inauguration mais le directeur des Lettres françaises, étant à Moscou, ne reçoit pas l'invitation à temps. A son retour, il écrit à Claude Lévy. « Utilisez mon nom, demandez-moi ce que vous voulez8 » et ce dernier lui suggère d'écrire un poème

Aragon termine celui-ci pour que L'Humanité le publie à l'inauguration de la rue du Groupe Manouchian à Paris9, le 6 mars 195510, en le titrant "Strophes pour se souvenir", puis l'inclue dans son recueil "Le roman inachevé" de 195611, ce qui apparat ensuite comme un « épisode insolite, sans lendemain » pour « consigner l'histoire de l'Affiche rouge (…) au purgatoire des affaires classées », le poème tombant ensuite dans l'oubli, avant d'émerger quand Léo Ferré le met en musique avec une série d'autres œuvres d'Aragon[réf. nécessaire].

La chanson de Léo Ferré

Ce projet, évoqué dans l'émission radiophonique Avant-premières sur Paris-Inter en , ne sort finalement que dans l'album Les Chansons d'Aragon, en février 1961, sous le titre L'Affiche rouge, « l'une des chansons les plus célèbres » du répertoire de Léo Ferré12, qui fait décoller son succès13,14.

Bibliographie

Références

  1.  www.poésie-française Louis Aragon / L'affiche rouge [archive]
  2.  "Léo Ferré. Amour, anarchie", par Dominique Mira-Milos, en 1989 [1] [archive]
  3.  "Retour sur l’Affiche rouge – Aimer la vie à en mourir", par Jean Pierre Debourdeau, 19 février 2004 [2] [archive]
  4.  Table des débats. 1949-1959.p. 121, Hôtel de ville de Paris.
  5.  R. & Levy , Une histoire vraie : nouvelles.Les Éditeurs français réunisParis, 1953.
  6.  J. P. Liégeois, « Censure : Communistes, si vous saviez… [archive] », in L'Uniténo 607 [archive]p. 4 Parti socialiste françaisParis, 7 juin 1985.
  7.  Table des débats. 1952-1955.p. 1776, Hôtel de ville de Paris.
  8.  J. P. Liégeois, « Censure : Communistes, si vous saviez… [archive] », in L'Uniténo 607 [archive]p. 5 Parti socialiste françaisParis, 7 juin 1985.
  9.  "Un "terroriste" arménien en France : Missak Manouchian", par Jacques Poitou, en 2018 [3] [archive]
  10.  L. Aragon, « Groupe Manouchian », in L'Humanitép. 1, Paris, 6 mars 1955.
  11.  "Le roman inachevé" par Louis Aragon aux Editions Gallimard, en 1956.
  12.  "Rino Della Negra, footballeur et partisan. Vie et mort d’un jeune footballeur des FTP-MOI du « groupe Manouchian » (1923-1944)" par Jean Vigreux et Dimitri Manessis, chez Libertalia en 2022 [4] [archive]
  13.  "Dictionnaire amoureux de la chanson française" par Bertrand Dicale en 2016 chez Place des éditeurs en 2016 [5] [archive]
  14.  "Jean Ferrat, le charme rebelle" par Raoul Bellaïche, en 2013 chez L'Archipel 

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